Bonjour à toutes (a priori le sujet intéressera plutôt les filles),
Je voulais vous parler ici de mon expérience d’arrêt de pilule.
Avant de l’arrêter j’ai apprécié pouvoir lire et regarder des vidéos sur le sujet pour
- Encore mieux comprendre pourquoi j’arrêtais
- Me préparer psychologiquement aux possibles effets secondaires peu sympathiques.
Je pense que j’aurais arrêté la pilule les yeux fermés si je n’avais pas de problème d’acné ! Ma plus grosse crainte : avoir un retour de flamme sur l’acné et ne pas réussir à m’en débarrasser par la suite.
Je vais donc vous détailler tout mon parcours pour celles qui souhaitent arrêter la pilule et se pose les mêmes questions que moi à l’époque.
Pourquoi j’ai arrêté la pilule ?
C’est la toute première question à se poser pour aller jusqu’au bout de la démarche et dans les moments plus difficiles se remémorer ce pourquoi pour tenir bon !
C’est en lisant un article sur l’impact de l’ingestion d’hormones sur le corps que ça m’a interpelé, j’ai alors réalisé que j’approchais de la trentaine et que j’ai commencé à prendre la pilule à 15 ans sans aucune interruption, donc j’ai passé la moitié de ma vie à sous pilule, à ingérer des hormones de synthèse qui ne peuvent pas faire exactement le même boulot que les hormones naturelles !!! Là je me suis dit que c’était quand même vraiment pas top pour le corps et beaucoup trop long !
Et cela faisait 3-4 ans que je mentionnais à ma gynéco que j’avais des migraines (supportables certes mais très fréquentes : environ 2 fois / mois pendant 3-4j) sans qu’elle me propose une autre solution.
Et réflexion peut être un peu bête mais je commençais à me dire que la trentaine arrive, donc potentiellement des enfants dans les années à venir : je ne veux pas être une femme enceinte mal dans sa peau parce-que les kilos en trop et des boutons plein la figure ! J‘ai envie d’avoir une belle grossesse et entièrement épanouie !
Mon passif
Comme beaucoup d’adolescente, je souffre d’acné modérée, mais quand même pas juste 3-4 boutons. J’en avais plus que la plupart de mes amies. Cela m’a beaucoup affectée pendant les années collèges et lycée ! J’ai donc commencé à prendre la pilule à la fin de la seconde ne trouvant pas d’autres solutions. En effet, j’avais consulté une dermato qui m’a donné des compléments en zinc, indiqué quelques crèmes et conseillé de limités les aliments laitiers et la charcuterie. J’ai tout fait, sans observé de grande différence, c’est donc elle qui m’a conseillé de me faire prescrire la pilule. Conseil que j’ai donc suivi.
Après quelques mois de prises de pilule mini-dosée, cela fait effet. Ma peau est beaucoup mieux même si j’ai régulièrement des petits boutons mais bon rien à voir. Je suis satisfaite ainsi.
Après quelques années, à la fin de mon master, je me dit que je peux changer de pilule étant donné que mon acné n’est quasiment plus là, pour en avoir une remboursée par la mutuelle.
En 3 mois, ma peau est à nouveau couverte de bouton, je persiste à essayer de la prendre quelques mois supplémentaires et décide alors de reprendre la précédente. Je retrouve une peau correcte avec parfois des poussées incompréhensibles. Mais les migraines arrivent de plus en plus.
Ayant un compagnon et ces problèmes d’acné réglé par ma pilule je n’avais donc jamais trop voulu remettre sa prise en question.
Mais la trentaine approche, il faudra bien à un moment arrêter cette pilule, et puis m’intéressant au sport, à l’alimentation vient forcément la question des hormones et là je prends conscience : les pilules apportent des doses d’hormones bien supérieurs à ceux que produisent notre corps (même si aujourd’hui les pilules sont mini-dosées par rapport à toutes celles que pouvaient prendre nos mères), et donc dérègles un certain nombre de processus dans notre corps. La pilule peut jouer sur notre sommeil, notre digestion, notre humeur, notre libido, etc.
Donc je prends conscience que cela fait depuis mes 15 ans que je prends la pilule soit la moitié de mon existence à faire ingérer à mon corps des hormones de synthèse qui ne sont donc pas les mêmes que celles produite par le corps.
Même d’un point de vue environnementale la pilule a un impact : nous les rejetons en partie dans nos urines, les eaux usées des foyers étant déversées dans les rivières, les poissons aujourd’hui se féminisent ! ET oui !! Aussi incroyable qu’improbable (bien sûr ce n’est pas la seule cause de la féminisation des poissons, il y de manière générale tous les perturbateurs endocriniens déversés, pesticides et autres polluants) ! Et puis toutes les plaquettes et boîtes se sont des déchets supplémentaires.
Et puis me vient un peu en tête que souhaiterait être maman un jour et si je peux avoir une grossesse la plus agréable possible sans me préoccuper d’une acné trop envahissante, d’un système hormonal complètement perturbé (d’une part avec la grossesse et d’autre part avec un sevrage brutal de la pilule), en plus de la prise de poids !
Bref toutes ces raisons me font dire qu’il est temps d’arrêter !
La question suivante c’est alors, quel moyen de contraception sans hormone utiliser ?
Personnellement je suis assez rapidement tombée sur le stérilet en cuivre.
Ayant au final pas mal de copines qui en avait déjà posé un (c’est en parlant de ma volonté de l’arrêt de la pilule que j’ai appris que beaucoup de jeunes femmes de mon entourage étaient déjà passées au stérilet) étaient très satisfaites du stérilet je me suis donc arrêtée sur cette solution.
Il faut ensuite trouver la gynéco qui accepte de poser un stérilet aux femmes qui n’ont pas eu d’enfant (= femme nullipare), tous n’acceptent pas (surtout les anciens car avant il n’y avait pas les mêmes matériaux et taille donc plus d’infection etc).
Aujourd’hui les techniques ont bien évolué : il y a des petits stérilets, exprès pour les femmes nullipares. Selon les femmes la pose peut être plus ou moins douloureuse.
Et avantage auquel je n’avais même pas pensé : un stérilet coûte 30€ et dure 5 ans donc d’un point de vue portefeuille ça vaut le coup aussi.
Donc finalement ma gynéco veut bien me poser le stérilet (j’avais des doutes, ne me l’ayant jamais proposé), donc très bonne nouvelle ! Sinon vous pouvez trouver des sites en ligne qui répertorient les gynéco avec des avis.
La pose : pour mois, pas de grosse douleur. On ne va pas se mentir ce n’est pas vraiment agréable mais cela dure quelques secondes ! Et ensuite sur le reste de la journée, je suis retournée travaillée. J’avais une gêne, l’impression d’avoir une enclume en bas du ventre mais c’est tout. Et le lendemain tout est en ordre ! Je pense que moins on y va stressée et convaincue que c’est une bonne chose pour nous et plus il y a de chances que ça se passe bien !
Au besoin, si les fils gênent les rapports avec votre partenaire (qui peut les sentir) il suffit de retourner chez le gynéco et il les coupera en quelques secondes sans douleurs.
Personnellement je ne me suis pas renseignée sur d’autres moyens car c’est le plus simple pour éviter les hormones. Mais il faut savoir que toutes les femmes ne supportent pas le cuivre (qui provoque tout de même une inflammation, qui fait qu’il est actif, et génère une dominance en œstrogènes), donc si vous sentez que ça ne nous va pas, n’hésitez pas à vous renseigner.
Comment j’ai arrêté la pilule ?
Il faut savoir que le stérilet en cuivre est efficace dès la pose donc on peut immédiatement arrêter la pilule, vous êtes protégée (il peut s’utilisé comme contraception d’urgence mais ça on nous le dit pas) !
Cependant, personnellement je n’ai pas opté pour cette solution car beaucoup de femmes ayant eu de l’acné (et ayant pris la pilule pour la réguler) ont eu des grosses poussées d’acné en l’arrêtant d’un coup. Beaucoup ne supportent pas cette transition et reprennent la pilule.
En surfant sur YouTube et divers blogs sur le sujet, un certain nombre de femmes expliquent ont alors qu’elles ont arrêté la pilule de manière progressive et de manière général ça se passe mieux.
Il faut savoir que cet effet rebond de l’acné est souvent dû au fait que la pilule a une action anti-androgènes (les androgènes sont des hormones sexuelles mâles dont la plus connue est la testostérone), ce qui bloque la production de sébum. Or la peau a besoin de sébum pour bien fonctionner. Du coup le corps reçoit un message d’alerte pour produire encore plus de sébum afin contrebalancer ce manque hormonal. Lorsque la pilule est arrêtée, le corps continue cette surproduction de sébum. Il est donc normal si peau redevient plus grasse et que de l’acné apparaît.
De plus, les pilules nous font ingérer des hormones en plus grande quantité que ne le fait la production normale du corps. Le corps va donc chercher à évacuer ces hormones en excédents. Or, si le foi est fatigué (du fait de la prise de pilule, mais aussi de l’alimentation, du rythme de vie, de la prise d’autres médicaments, etc), organe qui traite les déchets du corps, il ne va pas réussir à s’occuper de l’évacuation des hormones. La peau peut alors en prendre le relais (la peau est également un organe émonctoire, organise qui élimine les déchets) et donc créer de l’acné.
Je me suis renseignée auprès d’une sage-femme savoir si c’était problématique pour le corps d’arrêter de façon progressive, elle m’a répondu qu’elle n’en avait jamais entendu parler mais qu’il n’y avait aucune contre-indication. Le seul point négatif c’est que cela entraine des saignements intempestifs (mais des petits).
En me renseignant j’ai constaté qu’il y avait plusieurs méthodes :
- Couper ses cachets pour en prendre d’abord les 3/4 puis 1/2 etc, certaines achètent même des gélules pour pouvoir mieux ingérer les morceaux de pilule
- Prendre 1 cachets sur 2 puis un sur 3, etc jusqu’à arrêter complètement
J’ai opté pour la 2e option que je trouvais plus simple à mettre en place plutôt que de se retrouver à découper des cachets …
J’ai donc commencé par 1 cachet sur 2 pendant un mois, puis un sur 3 pendant un mois, etc jusqu’à arrêté complètement et pour m’y retrouver j’ai laissé mon alarme pilule tous les soirs et notait tous les soirs ou je la prenais du coup je m’y retrouvais sans trop de contrainte.
Que s’est-il passé sur mon acné ?
Pendant les premiers mois tout s’est hyper bien passé. Pas d’acné à signaler. J’étais donc assez sereine sur la transition en me disant que c’était bon, j’échapperais à la poussée post pilule.
Au bout de 5 mois d’arrêt j’ai commencé à avoir quelques petits boutons mais pas d’affolement, je me suis dit que c’était passager et que ça ne durerait pas ? Donc jusque-là tout va bien.
Arrive Mars, j’arrête complètement la pilule. Je reste sereine et confiante sur cette transition. Arrive le confinement mi-mars !
Début avril : explosion de l’acné en quelques jours !! ça a commencé par le front qui est devenu tout granuleux. Des petits boutons partout, au passage des doigts j’avais l’impression de toucher du crépi !
Commençant à utiliser les huiles essentielles je me suis dit que c’était peut-être de là que venait le problème. J’ai donc arrêté et opté pour des crèmes le plus naturelles possibles (nettoyage à l’huile de jojoba puis Rhassoul, crème hydratante et crème localisée)
Et puis au fur et à mesure j’ai eu des poussées sur les jours puis le mentions puis les mâchoires avec des boutons qui devenaient des gros boutons hormonaux, bien inflammés, durs, et qui font mal.
Ça a duré jusqu’à juillet, donc 3 mois avec vraiment un visage remplit d’acné !
Depuis ça se clame petit à petit, je n’ai pas encore une peau parfaite (mais la question c’est est-ce possible d’avoir une peau totalement parfaite ? peut-être pas finalement). J’ai eu pas mal de marques rouges (même si j’ai touché le moins possible les boutons, certains étant vraiment très inflammés ont laissés des marques) mais avec le temps, une bonne hydratation et des exfoliations en douceur elles partent gentillement.
Cependant, ma peau va beaucoup beaucoup mieux, cela reste largement supportable presque même sans maquillage. Je pense que cela va continuer de s’améliorer avec le temps.
Retrouvez des pistes pour soigner votre peau dans la rubrique « Soin de la peau ».
Quels autres effets après l’arrêt de pilule (retour aux règles, poids, humeur, libido, etc) ?
SPOTTINGS
Au moment de ma transition avec l’arrêt progressif de la pilule j’ai constaté pendant les 2 premiers mois des saignements, dits « spotting » régulièrement. Cela nécessite donc d’utiliser tous les jours des protèges slip ou culottes menstruelles. Ce n’est pas très agréable mais largement supportable
PEAU
Bien sûr, comme vu plus haut, au moment de l’arrêt total l’acné est revenu. Il faut accepter que cela peut arriver et que cela sera passager. Si cela continue, il faudra trouver la cause profonde et travailler dessus.
RETOUR DES RÈGLES ET CYCLES
Après l’arrêt total de la pilule, j’ai 2 bons mois à retrouver mes règles. Cela arrive pour beaucoup de femmes que les premières règles reviennent et que leurs cycles redeviennent réguliers.
Mes cycles ne sont pas encore totalement réguliers (8 mois après). Je suis mes cycles en les enregistrant sur l’application de ma montre connectée (Fitbit) mais il existe beaucoup d’autres applications gratuites.
Aujourd’hui mes règles sont également plus abondantes (c’est le cas pour quasiment toutes les femmes qui arrêtent la pilule) mais encore largement raisonnables. Je n’ai jamais de règles très abondantes et cela se confirme aujourd’hui.
En revanche les règles sont plus douloureuses. Généralement les jours avant je ressens des inconfort qui me donnent le signes qu’elles vont bientôt être là (c’est le moment de l’ovulation). Finalement, cela n’est pas plus mal, ça nous fait comme un petit rappel. Sachant que j’ai la chance que cela se manifeste plus sous forme de gêne que de vraie douleur. Certaines peuvent être clouée au lit, idem pour les premiers jours des règles.
Et pour finir, mes règles sont quand même beaucoup plus longues. Elles duraient 4 jours sous pilule. Elles durent maintenant une semaine complète. Peut-être qu’avec le temps cela diminuera un peu. A voir …
POIDS
J’ai dû perdre environ 2kg lors de l’arrêt de la pilule, cependant faisant attention à mon alimentation et pratiquant du sport, je ne sais pas vraiment quel est le facteur qui a beaucoup influé sur cette perte de poids.
Cela les femmes certaines perdent, d’autres en prennent, je crois que c’est assez individuel mais quoiqu’il arrive il s’agit de 2-3kg pas d’une dizaine !
LIBIDO
Personnellement je n’ai ressenti aucune différence.
Beaucoup retrouve leur libido, mais une fois de plus cela est très personnel et dépend également de la pilule prise auparavant.
HUMEUR ET ENERGIE
Ayant pris la pilule jeune, je n’avais pas remarqué à l’époque un changement. Et je n’y avais pas vraiment prêté attention non plus.
Par contre là, à l’arrêt de pilule, je me rends beaucoup plus compte des fluctuations d’humeur et d’énergie en fonction de mon cycle : je suis effectivement d’humeur beaucoup plus changeante à l’arrivée et pendant mes règles.
Plus globalement j’ai l’impression d’avoir plus d’humeurs « extrêmes » à ressentir des moments de gratitude intense, de bonheur et de plaisir (et inversement) qu’avant. Mais c’est peut-être aussi parce-que j’y fais plus attention.
Et surtout les jours avant mes règles ou les premiers jours je ressens une grande fatigue ! Etant quelqu’un d’assez actif au quotidien, je me laisse rarement guidée par la flamme ou la fatigue. Mais pendant cette période j’ai vraiment l’impression d’être vidée. Comme si la semaine précédente avait été très intense et que j’arrivais au bout !
En général cela dure 1 ou 2 jours donc ça reste supportable. Et puis cela force aussi à savoir s’écouter et ralentir lorsque le corps le réclame.
BILAN
Je ne regrette absolument pas d’avoir arrêté la pilule. Je pense que mon corps se comporte beaucoup mieux sans hormones de synthèse et peut retrouver un fonctionnement naturel.
J’ai la sensation de retrouver aussi pleine possession de mon corps : de ressentir mon cycle et mes émotions.
Evidemment, comme je le redoutais mon acné est revenu et c’est le seul point noir au tableau. Charge à moi maintenant de m’en occuper et de traiter le problème sachant que cela va de mieux en mieux.
Je ne pourrais donc que vous conseiller d’arrêter cette pilule qui n’est bonne ni pour vous (sauf cas particulier), ni pour l’environnement.
Je tiens tout de même à préciser que je ne diabolise pas la pilule et que chacune est libre de faire son choix sur son mode de contraception. J’ai bien conscience que la pilule a été très libératrice pour la femme qui sont enfin devenues actrices maître de leur fécondité. En revanche, il existe aujourd’hui d’autres solutions qui ont moins d’effets sur l’organisme.
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